L'histoire de Clair-Monde

Suite aux nombreuses déforestations, c’est au beau milieu d’une immense plaine totalement désertée et inhabitée que se dressa petit à petit une ville. Après des années de travaux, elle fut enfin ouverte et de nombreuses personnes, venues des quatre coins du monde, s’installèrent à Clair-Monde. C’est ainsi que l’on nomma ce vaste étendu d’immeubles et de gratte-ciels, puisque cette ville constituait un monde à elle seule. La vie y était paisible et calme, comme dans toute autre ville. Les gens se promenaient, le sourire aux lèvres, les jours où le soleil brillait de tous ses éclats, et se hâtaient de rentrer chez eux quand la pluie tombait. Mais cette vie fut perturbée au bout de plusieurs dizaines d’années, par la Guerre Narcotique.

La Guerre Narcotique explosa un jour de novembre 2019. Plusieurs clans de résistants s’opposaient les uns aux autres, revendiquant chacun leurs opinions, et affrontaient principalement le gouvernement de la ville. Pendant une très longue année, la peine et le désespoir emplissaient le cœur des habitants, qui se voyaient dans l’obligation de rester cloîtré chez eux. Les rues étaient bien trop dangereuses. Des armes nucléaires étaient utilisées et diffusaient un gaz quasi-mortel, extrêmement nuisible pour les poumons de ceux qui s’osaient à le respirer. Les fusillades étaient quasi constantes, sans arrêt, on se tirait dessus, on se tuait, pour des raisons qui restent aujourd’hui encore très floues. Ces résistants n’auront rien gagné à leur guerre, puisqu’ils s’entretuèrent tous. Les rares survivants sont aujourd'hui emprisonnés et hors d’état de nuire. A la fin de cette bataille dont les habitants ne voyaient plus la fin, le gouvernement reprit la ville en main. Bien sûr, ceux qui détenaient le pouvoir avaient abandonné la politique, désespérés de ce qui était arrivé à leur chère ville, totalement déçus et découragés. A la tête de ce nouveau gouvernement se dressaient trois hommes, qui avaient longtemps convoités leurs postes : Thomas Vence, Henry William et Justin Prince.

La ville totalement dévastée, il fallut bien sûr la reconstruire, mais les habitants étaient loin de se douter de ce que ces trois derniers hommes avaient en tête. Ils décidèrent de couper Clair-Monde du reste de la population, créant une sorte de bouclier protecteur. La ville resta dans le noir complet pendant plusieurs jours avant qu’apparût le « soleil artificiel ». Bientôt, la tour du Grand Central se dressa sous des yeux ébahis face à un tel bâtiment. Un immense laboratoire dont l’accès était totalement interdit au public le suivit, sans aucune explication sur ce qu’on y pratiquait. Et Thomas Vence annonça sa nouvelle politique, en tant que nouvel ambassadeur de Clair-Monde :
« Pour le bien de tous les habitants de cette ville, nous avons instauré un nouveau système qui permettra à nos brigades de surveiller toute la population, de repérer les voyous et de les arrêter à temps. Pour cela, il vous faudra tous, sans exception, porter ce bracelet traceur qui nous permettra de vous localiser à tout moment, où que vous soyez. Cela évitera les enlèvements et autres petits accidents. Cette nouvelle technologie vous offrira le bonheur absolu, vous réserve bien des surprises. Je ne vous en dis pas plus, vous trouverez avec vos traceurs un guide d’utilisation qui vous expliquera mieux que moi toutes les nouvelles disponibilités qui s’offrent à vous ! Nous sommes à l’écoute de nos habitants et nous voulons le meilleur pour chacun de vous, aussi seront installés des cabines de confessionnal dans chaque quartier. Vous ne serez plus jamais seuls, vous pourrez vous livrer sans crainte. Cela évitera les suicides, les dépressions et même, chassera le sentiment de solitude de chacun de vous. Désormais, le bonheur n'est plus une utopie... »


Ce nouveau système instauré fonctionna, il n’y eut aucun problème et la ville retrouva son calme d’antan pendant plusieurs années, jusqu’au black out.

Le black out, coupure d’électricité qui plongea à nouveau la ville dans le noir durant quelques jours, la vie était déjà insoutenable puisque toute la politique se basait sur l’informatique. Tous les informaticiens furent réquisitionnés, aucun ne parvenait à comprendre la source du problème. Un détenu fut donc libéré provisoirement, un ancien résistant qui avait plusieurs fois piraté le système informatique de la ville. Ce dernier eut accès à la salle de contrôle, au cœur même de Clair-Monde et réussit à régler le problème en quelques heures. Pour bonne conduite et service rendu au gouvernement, Shadow fut donc libéré et mis sous haute surveillance, au cas-où. Malheureusement pour le gouvernement, lors de son court séjour au sein du Grand Central, il déroba un livre, un simple livre, qui lui coûta la vie. Evidemment, les brigades démentirent la rumeur qui courait, qu’il avait été assassiné par le gouvernement même et affirmèrent qu’il s’était étouffé avec sa propre langue pendant son sommeil. On n’évoqua plus ce fameux livre, dont les brigades affirmaient qu’il s’agissait simplement d’un manuel d’utilisation pour la salle de contrôle, dont la disparition avait pourtant fait beaucoup de bruit, comme s’il n’avait soudainement jamais existé…

Des disparitions soudaines, des gens qui entrent au Grand Central et n’en ressortent jamais, aucune explication. Percera-t-on le mystère qui entoure Clair-monde ?